Par Gapili Sainzoumi
Ils sont âgés de 12 à 20 ans. Ils, ce sont les JRC, les membres des clubs des jeunes reporters. Formés par l’UNICEF sous la coordination du Ministère de la communication du Tchad il y a une année, les JRC se voient confier une responsabilité : Celle de porter haut la voix des enfants à travers la radio par des émissions et des reportages orientés sur des sujets qui touchent aux droits de l’enfant.
Nous sommes un mercredi, c’est le jour de la conférence de rédaction des JRC. C’est ici que nos journalistes en herbe et porte-paroles des enfants choisissent les sujets de leur reportage et l’angle de traitement.
Souraya Hamat Ali, âgée de 16 ans et élève en Terminale D est membre des jeunes reporters de N’Djamena. Elle ne ménage aucun effort pour être à la conférence de rédaction et ce, après les cours. « La conférence de rédaction des JRC est un moment où nous discutons des sujets que nous aurons à traiter dans nos émissions ou au cours des interviews à réaliser. Nous apprenons beaucoup ici c’est pourquoi, je m’efforce d’être là après ma sortie de classe ».
Les JRC travaillent sous la supervision d’un encadreur. Des tranches d’émissions leurs sont réservées tous les samedis sur les ondes de la Radio FM Liberté de N’Djamena. « J’ai déjà réalisé ma première interview ». Un hasard ou une simple coïncidence ? Souraya a interviewé l’un des responsables de l’administration de son établissement sur le phénomène de baisse de niveau scolaire au Tchad. « C’était le censeur de mon école qui était mon invité. J’étais à mes débuts. La peur me hantait mais faut quand même essayer. Dieu merci, c’était bien passé. Mon invité m’a ensuite félicité. Il était content de l’entretien ».
Le deuxième exploit de Souraya fut une émission sur les enfants Talibés (élèves des écoles. coraniques) et sur l’avenir des enfants qui deviennent adultes trop tôt. Adultes en vendant des articles de tout bord sur les artères de la capitale.
Pour préparer cette émission, Souraya a fait un micro trottoir pour recueillir les avis du public. Au-delà des félicitations, elle voit plutôt une responsabilité qui lui a été confiée.
« Après la diffusion de mon interview, j’ai été félicité par mes camarades de l’école, mes parents et aussi mes enseignants. Pour moi, être JRC ce n’est pas seulement pour le plaisir de parler à la radio mais être investi d’une mission : Celle de porter la voix des enfants pour que les solutions soient trouvées aux difficultés qu’ils rencontrent », confie toute souriante Souraya, la jeune journaliste en herbe.