Par Badre Bahaji
Le Gouvernement du Tchad, en collaboration avec la Banque Mondiale et l’UNICEF, ont organisé un Forum de Haut Niveau sur la Protection sociale du 2 au 4 juin 2015 à N’Djaména, en vue d’échanger sur les expériences, les leçons apprises et les principaux défis pour renforcer le système de protection sociale au Tchad.
La protection sociale comprend un ensemble d’actions publiques prises en réponse à des niveaux de vulnérabilité et regroupe tous les programmes de transferts et les mécanismes de protection des citoyens. Le coût des programmes qui assurent la protection de la personne ne représente, en moyenne, que 1 à 2 % du PIB. Si ces programmes sont structurés sur une logique de long terme, ils reviennent beaucoup moins chers qu’une aide ponctuelle d’urgence et favorisent le consensus social à grande échelle. A l’inverse, l’absence de protection sociale a un coût élevé, notamment sur les populations les plus vulnérables aux chocs et aux catastrophes de toutes sortes.
Au Tchad, pays sahélien de 13,3 millions d’habitants (estim. 2014) où 50% de la population a moins de 15 ans mais où près d’un enfant sur cinq n’atteint pas son cinquième anniversaire, la question de la protection sociale, revêt un intérêt tout particulier. La protection sociale peut être un outil puissant de réduction de la pauvreté, de la vulnérabilité et des inégalités sociales dans un contexte où deux personnes sur trois vivent avec moins de 2$ par jour et seulement une personne sur deux a accès à l’eau potable.
Autour du thème des transferts sociaux, le forum souhaitait offrir à tous les acteurs concernés par la protection sociale une plateforme de dialogue et d’analyse sur les principaux défis et opportunités du domaine. Cette rencontre a également permis d’explorer les moyens de développement de systèmes pérennes de protection sociale, notamment des filets sociaux.
Le Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies par intérim, Dr Aliou Assani a estimé que « la protection sociale n’est pas un coût pour les pays en développement, efficacement mise en œuvre, elle peut jouer un rôle majeur dans l’autonomisation des groupes les plus vulnérables ». Le Représentant Résident de la Banque Mondiale, Adama Coulibaly a quant à lui déclaré : « les efforts en vue de parvenir à une couverture efficiente de tout le pays sont énormes. Il est donc indispensable que tous les partenaires techniques et financiers, tous les acteurs de développement se donnent la main pour travailler en harmonie. »
Le Gouvernement s’est engagé à renforcer la protection sociale au Tchad à travers l’élaboration d’une Stratégie Nationale de Protection Sociale (SNPS) qui s’inscrit en droite ligne des priorités définies dans le Plan National de développement (PND) 2013-2015 et la Vision 2030. Le forum a permis d’accroitre l’engagement de tous les responsables et leurs partenaires en vue de l’adoption de ladite stratégie.
La représentante du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, la Ministre du Plan et de la Coopération Internationale, Mme Mariam Mahamat Nour, a finalement déclaré : « Nous voulons, à travers la SNPS, faire face à la pauvreté et soutenir la croissance (…). Il nous faut protéger les plus démunis afin de les rendre moins vulnérables aux chocs et donc les rendre plus résilients ».