Par Khadidja Toloumbaye
25 juillet 2016. En ce mois de juillet, deux salles de classe du Lycée municipal de Bol, déserté par les élèves pendant les vacances, se sont transformées en salles de formation.
Un atelier de renforcement de capacités de 72 paramédicaux s’est tenu dans cette région qui fait face à d’énormes défis sanitaires, d’autant plus après l’arrivée massive de réfugiés fuyant les violences au nord-est du Nigéria.
Ces paramédicaux ont été recrutés dans le cadre du projet de revitalisation des structures sanitaires de la bande sahélienne mis en œuvre par le Ministère de la santé publique (MSP) avec l’appui de l’UNICEF et de nombreux partenaires dont le Fonds Français Muskoka.
Séraphine, 31 ans, sage-femme de formation, mariée et mère de trois enfants explique pourquoi elle a choisi cette voie : « J’ai souhaité m’engager pour découvrir ce qui se passe en dehors de N’Djaména dans le domaine de la santé et apporter ma petite contribution pour aider les populations, et apprendre davantage. »
Ayant passé son stage de perfectionnement à l’Hôpital Mère et Enfant, la gracieuse Séraphine connait les défis qui l’attendent sur le terrain en matière de prise en charge des mères et des enfants. Cela ne l’a pas découragé pour autant : « Quand on m’a proposé cette affectation, j’ai dit oui sans hésiter. »
Séraphine sera finalement affectée au centre de santé de Doumdoum dans le District sanitaire de Kouloudia où elle sera l’unique sage-femme à exercer. Une véritable bouffée d’oxygène pour les populations même si les défis perdurent : « Les femmes ici viennent beaucoup à la consultation prénatale mais quand elles veulent accoucher, elles restent à la maison. Il faut beaucoup communiquer pour changer les comportements. Ici, les conseils sont aussi importants que les soins ».
Le déploiement de personnels de santé comme Séraphine a apporté une plus-value indéniable dans la prise en charge sanitaire des populations ciblées. Quelques semaines seulement après leur déploiement sur le terrain, Séraphine, ainsi que les 23 autres sages-femmes du groupe de paramédicaux, ont été intégrées à la fonction publique, preuve de l’engagement durable du gouvernement pour l’amélioration de la santé maternelle et infantile sur toute l’étendue du territoire.
Le projet de revitalisation des structures sanitaires de la bande sahélienne a démarré en avril 2012 par le recrutement, la formation et le déploiement de paramédicaux, notamment des sages-femmes, infirmiers et agents techniques de santé.
De nouveaux centres de santé additionnels ont été créés et certains non fonctionnels ont été revitalisés. Ce partenariat entre le Ministère de la santé publique et l’Unicef vise à améliorer les indicateurs de santé, surtout en matière de mortalité maternelle, néonatale et infantile.