Retour sur le chemin de l’école à Daresalam

Par Assane Moustapha

A 7h du matin, les élèves de l’école Espoir II de Dar-Es-Salam accourent vers les salles de classe où les maitres les attendent pour commencer la première leçon. Les plus petits d’entre eux arrivent avec un léger retard, c’est le cas de Dada Souleymane. Cette jeune fille réfugiée du Nigéria âgée de 5 ans entre à l’école pour la première fois. Habillée d’une robe neuve, un foulard sur la tête, tenant d’une main une ardoise et de l’autre un cahier, elle entre dans la classe sans s’annoncer. « J’ai voulu aller à l’école pour faire comme les grands. Mon papa est à Lagos, ma maman a décidé de nous inscrire avec mon grand frère. Quand je serai grande, je serai infirmière comme les femmes du centre de santé du camp, » ajoute-elle.

C’est la deuxième rentrée scolaire dans le camp de Daresalam. Les classes sont composés d’enfants réfugiés, d’autochtones et de déplacés. Les cours ont débuté timidement car les parents tardent encore à inscrire leurs enfants. Assis sur une natte, dans une classe à moitié pleine, Moustapha Mahamat élève de CP2 suit attentivement le cours dispensé par le maitre. A 12 ans, cet enfant réfugié est à sa deuxième année dans cette même école. C’est son père Mahamat Abakar qui l’a motivé à fréquenter l’école du camp : « nous, en notre temps, nous n’avons pas eu la chance de fréquenter l’école et les conséquences sont déjà visibles, donc il faut se donner corps et âme pour apprendre à l’école afin d’assurer son avenir » dit-il.

Dans la salle de classe voisine, Abdou Harouna, est un jeune enfant tchadien qui vit dans un village proche du camp. Il s’est réinscrit dans l’école du camp qui se trouve à un jet de pierre de son domicile. Abdou a commencé à fréquenter cette école l’année dernière quand celle du village de Dar-Es-Salam a été fusionnée avec celle du camp. Le souhait de Abdou est de voir un jour l’école de Dar-Es-Salam construite avec des matériaux durables pour permettre aux enfants réfugiés et autochtones d’apprendre dans des conditions plus agréables.

« Moi, je veux continuer mes études car l’école me permettra de devenir un homme respecté et également de m’occuper de ses parents. Ce sont eux qui m’encouragent à aller à l’école pendant que eux travaillent au champ », raconte-il.

Environ 80% des enfants réfugiés du Nigéria n’avaient jamais été scolarisés avant leur arrivée au camp, et découvrent avec bonheur l’univers des chiffres et des lettres. Sur le camp de Dar-es-Salam, plus de 1 000 élèves ont fait leur rentrée scolaire, dont 36% de filles. Le Gouvernement du Tchad, l’Unicef et ses partenaires apportent un appui aux enfants du camp et des communautés hôtes environnantes, à travers la construction d’Espaces Temporaires d’Apprentissage et la distribution de matériels pédagogiques pour les élèves et les enseignants.

L’éducation des enfants affectés par des crises humanitaires constitue une préoccupation majeure pour l’UNICEF au Tchad. En 2014-2015, plus 118 000 enfants réfugiés, retournés et déplacés internes ont pu bénéficier d’une éducation de qualité dans les zones d’urgence au sud, à l’est et dans la région du Lac).

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