Par Davy Takendjilembaye
« Avoir le VIH n’est pas une fin en soi. Ces enfants veulent aller à l’école, ils ont les mêmes droits que les autres enfants. » Ousmang Prudence, une jeune fille dynamique et engagée, est une des animatrices du club des adolescents du Centre Djenandoum Naasson de Moundou. « J’essaye d’aider ces jeunes à vivre positivement avec leur maladie » raconte-t-elle.
La ville de Moundou est connue pour bien des choses, un climat plutôt clément, une économie dynamique, mais elle est aussi une des villes les plus touchées par le VIH et le Sida. Au niveau national, le taux de séroprévalence au VIH est de 2,5%. A Moundou, le taux est plus de deux fois plus élevé (6,4% pour la région).
Pour les adolescents de Moundou, le Centre Djénandoum Naasson (CDN) est un second souffle, un espoir de vie. Ce centre améliore le suivi et la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH et le Sida aux différents stades de la maladie, en minimisant les effets néfastes. On y organise des dépistages volontaires gratuits ainsi que la prise en charge globale des adultes et des enfants séropositifs.
« Comme tous les autres enfants, j’ai le droit d’aller à l’école et de rester en bonne santé. Je fréquente le club des ados depuis des années. J’y viens régulièrement pour prendre mon traitement et réviser mes leçons. » Jean* a 9 ans, et même s’il est né avec le VIH, il a confiance en l’avenir.
Vivre son adolescence avec le VIH n’est pas chose facile, surtout dans une ville où l’accès à des soins de qualité n’est pas toujours évident, malgré la mise à disposition gratuite des antirétroviraux par le Gouvernement.
Le VIH et le Sida n’affectent pas seulement la santé des enfants et des adolescents, c’est toute leur vie sociale qui se trouve bouleversée notamment à cause de la stigmatisation dont ils sont victimes. Pour les soulager, le Centre Djenandoum Naasson a aussi mis sur pied un Club des Jeunes Adolescents pour organiser des séances de causeries éducatives et des orientations pratiques sur toutes les questions liées à la vie de ces jeunes.
« Je me sens à l’aise ici. On nous donne de bons conseils pour mieux vivre notre adolescence et notre puberté. Je rêve de devenir médecin pour sauver des vies mais je sais que dois sérieusement étudier pour y arriver, » raconte Remadji, une jeune membre active du club des ados du Centre Djénandoum Naasson, un havre de paix pour cette jeune fille plein de vie.
Dougsoum Oueina est aussi un animateur. Touché par le destin de ces enfants, il a décidé de s’engager à leurs côtés : « La plupart sont orphelins de père et de mère. Ils sont souvent stigmatisés par leurs camarades de classe. Je suis tellement admiratif de leur courage. Ils nous surprennent tous les jours par leur curiosité et leur détermination. Mon rôle, c’est de les aider à réussir dans la vie ! »
Le Centre Djénandoum Naasson existe depuis 2005. Depuis 2009, l’UNICEF vient en appui au centre dans la prise en charge globale des personnes vivant avec le VIH et le Sida. L’UNICEF soutient l’organisation d’activités de prévention en milieu jeune et met à disposition des intrants pour le dépistage et la prise en charge médicale. L’UNICEF appui aussi le soutien scolaire et psychosocial de ces adolescents.
* Les noms des jeunes ont été changés