LES ENFANTS APPRENTIS ÉLEVEURS : UN AVENIR HYPOTHÉQUÉ

Par Fulbert NGARMAGUE KOSLENGAR

A l’approche de la Journée Mondiale contre le travail des enfants, trois garçons vivant dans le département d’Assinet au Batha ont attiré notre attention. Issa, Brahimet et Hissein, âgés respectivement de 10, 9 et 8 ans, font paître les troupeaux de leurs pères géniteurs.

« Mon père est très âgé. Je suis dans une fratrie de 6 enfants et moi je suis l’avant dernier. J’entretien le troupeau des bœufs de mon papa. Ses animaux m’appartiennent », nous dit Issa.

Tous les jours, les 3 enfants parcourent en aller-retour entre 15 à 20 km à la recherche du pâturage et de l’eau.

« Je ne supporte pas les longues marches pour chercher l’alimentation des animaux. Parfois, je traverse les endroits ou à tout moment les hyènes peuvent apparaître. Je vis dans la peur tous les jours. Ma seule joie est que mon père me dit que ces animaux constitueront ma richesse quand je serai grand.« , nous confie Brahim.

Les enfants en âge de scolarisation qui ont pour activité principale la conduite des bœufs sont nombreux, surtout ceux ressortissant des communautés nomades où les animaux représentent un vrai trésor. Leurs pères affirment dans l’anonymat qu’envoyer les enfants à faire paître les troupeaux est une initiation et les prépare à la vie d’adulte. Dans les faits, ce travail prive les enfants du droit d’aller à l’école, apprendre et développer leur potentiel. L’école pour les populations nomades pourrait être prioritaire, si elles ne passent que de courtes durées de vie dans le même endroit.

Issa, Brahimet et Hissein ne sont pas inscrits à l’école qui, d’ailleurs, n’existe pas dans leur ferrick. La seule forme d’apprentissage est l’étude du coran le soir. La vie de l’enfant nomade est ainsi difficile et privée de moments de divertissement, loisir et épanouissement, comme le dit Hissein :

« Je n’ai pas le temps de jouer avec les autres enfants. « 

Le bureau UNICEF de Mongo rencontrant les parents de ces trois gamins, les a sensibilisés sur l’importance de l’éducation de l’enfant. Le leader de cette communauté nomade s’est également engagé à pouvoir sensibiliser les autres hommes pour que le pâturage soit fait par les personnes adultes et plus jamais par les enfants.

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